En bonne compagnie

Soutien 

Dis Marie, je fais quoi en cas de violence ?

La violence peut exister partout : dans la rue, sur son campus, dans sa famille, dans sa relation amoureuse, au travail, etc.
Que faire si je suis...
- victime de violence ?
- témoin de violence ?
- violent moi-même ?
Marie Segat, psychologue clinicienne, t’aide à répondre à ces questions. Pense à consulter les contacts utiles à la fin !

La violence, c’est quoi ?

La violence c’est quand tu es obligé ou forcé à voir, ressentir, ou faire quelque chose que tu ne voulais pas et ce quel que soit ton âge ou ton genre.

La violence peut s'immiscer petit à petit dans la vie des victimes sans forcément qu’elles s’en rendent compte. Cela peut commencer par de petites tapes ou phrases injurieuses jusqu’à bien plus loin.

Pour faire mal, une personne peut utiliser la violence sous plusieurs formes.

❌ Les violences physiques sont davantage visibles car elles laissent généralement des traces de coup sur le corps.

❌ Les violences sexistes et sexuelles désignent des situations dans lesquelles une personne impose à une autre un comportement, un propos à caractère sexuel (harcèlement, exhibitionnisme, attouchements sexuels, viol). Les hommes comme les femmes peuvent être victimes de violences sexistes et sexuelles. Toutefois, les données et études nationales et internationales montrent que les victimes de violences sexistes et sexuelles sont majoritairement des femmes.

❌ Les violences psychologiques ou verbales nomment généralement des actions ou des manques (négligences) qui peuvent avoir des effets psychologiques particulièrement destructeurs. Le rejet, l’humiliation, l’intimidation, l’isolement, l’exploitation, le harcèlement, les insultes… sont considérés comme des formes de violence psychologique.

❌ Il y a également les violences contre soi-même, celles que l’on se fait tout seul. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles ou psychologiques. Bien souvent c’est une forme de violence qui provient d’une grande souffrance. La violence (extérieure) ressentie ne pouvant pas être exprimée (dite) la personne retourne alors celle-ci contre elle-même.

J’ai subi des violences, que faire ?

Subir des violences n’est pas normal, peu importe ton sexe, ton origine ou ton âge. La violence ne doit pas être banalisée. Aucune situation ne justifie le recours à la violence. Personne ne doit accepter les coups ou ne doit en donner.

Si tu es ou a été victime de violences, cela peut provoquer chez toi des sentiments diffus de honte ou de culpabilité. Saches que ni toi, ni ton comportement, ni tes vêtements ne justifie de subir des violences. Tu n’es pas responsable et ce n’est pas de ta faute.  

Pour être aidé et ne plus être seul face à ce qui est incompréhensible, douloureux à dire, il est indispensable d’en parler.

Où trouver de l'aide ?

En cas de danger immédiat : appelle le 17 ou envoie un sms au 114. Ces numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.

Et aussi ⬇

  1. Porte plainte contre la personne qui t’a agressé auprès de la police ou de la gendarmerie.
  2. Parles-en à une personne de confiance, une association (par exemple Santé Fil Jeunes  au 0 800 235 236 ou sur leur site internet https://www.filsantejeunes.com) ou à un psychologue (permanences gratuites en résidence Crous, dans les locaux du Bapu, etc. voir les infos plus bas)
  3. Pour un conseil ou une orientation à propos de violences sexistes et sexuelles, tu peux appeler le 3919 et consulter le site internet https://arretonslesviolences.gouv.fr/ Tu y trouveras notamment une liste d’associations nationales ou près de chez toi qui peuvent t’aider.

Une personne victime de violences se confie à moi, que faire ?

Lorsqu’une personne se confie à toi à propos de faits de violence dont elle a été victime, qu’ils aient cessé ou non, tu dois respecter sa parole et ses choix

Si la victime se sent en danger, rappelle-lui qu’elle doit appeler le 17.

💬 Parfois c’est une petite phrase, banale en apparence, qui t’amène à penser qu’il y a peut-être une situation de violence pour une personne. Tu peux alors lui proposer de venir dans un lieu neutre où elle se sentira libre de parler. Tout en respectant ce qu’elle a envie de te confier, tu peux l'aider à mettre des mots sur qu’elle ressent avec des phrases comme par exemple "parle moi", "dis moi ce que tu ressens"

Les attitudes de soutien face à une victime :

  1.  Mets en avant le courage dont elle a fait preuve pour en parler et le fait qu’elle a eu raison de le faire.
  2. Déculpabilise-la en lui disant qu’aucune attitude de sa part ne justifie les violences subies. 
  3. Dis-lui que ce qu’elle a vécu n’est pas normal, qu’il s’agit de violence et que c’est interdit par la loi. 
  4. Sois attentif à ses besoins.
  5. Exemples de phrases que tu peux dire : "La loi interdit et punit les violences." "Tu n’es pas responsable." "Tu n’y es pour rien." "Je peux t’accompagner vers la police." "Je peux rédiger pour toi un témoignage dans lequel je décrirai ce que tu m’as raconté." "Tu peux être aidé."

Les associations d’aide aux victimes de violences sont aussi à l’écoute des personnes témoins de violences. N’hésite pas à te faire conseiller, accompagner ou à leur poser tes questions.

Comment réagir si j'assiste à une agression ?


Si tu assites à une agression, ton intervention doit dépendre de la dangerosité de la situation. 

En cas de danger grave et immédiat :  Appelle le 17.
Sois aussi précis que possible en indiquant le lieu de l’agression, le nombre d’agresseurs, le nombre de victimes, la présence éventuelle d’armes, la présence d’enfants, les codes pour entrer dans l’immeuble ou toute autre information qui faciliteront l’intervention de la police.
Evite d’adopter des comportements qui te mettrait en danger, toi ou la victime.

Si tu sens en sécurité : interviens pour faire cesser l’agression. Tu peux par exemple interpeller d’autres témoins de façon à créer une dynamique de groupe.

Mais si c’est moi qui réagit violemment ?

Ressentir de la haine, de la rage, de la jalousie, etc. peut arriver à tout le monde. Lorsque la violence, envers quelqu’un d’autre ou soi-même, devient le seul moyen d’évacuer ces ressentis négatifs, c’est un signe d’alerte !  

Il y a sans doute une réelle souffrance en toi, un mal être que tu ne parviens pas encore à identifier. La violence surgit, tu n’arrives plus à penser et tu ne te sens ni entendu ni compris.

Bonne nouvelle ! Rien n’est jamais figé. Avoir eu des moments de violence ou se reconnaitre comme quelqu’un qui devient violent n’est pas une fatalité. La violence est surtout liée à une absence de parole, et à un débordement émotionnel auquel on ne peut faire face.

Il existe des espaces dans lesquels tu peux apprendre à contrôler ces émotions : des activités artistiques, sportives, créatives, des groupes de parole aussi...

Il faut du courage pour oser demander de l’aide. En tant qu’étudiant ou étudiante, tu peux en parler de manière anonyme et gratuite à un psychologue ou un psychiatre pour comprendre pourquoi tu réagis de manière violente et surtout pour apprendre à réagir différemment. 

💚 Contacts et ressources utiles

Ligne téléphonique d’information et d’orientation contre les violences sexistes et sexuelles au 3919 ou sur https://arretonslesviolences.gouv.fr/

👉 Pour signaler des violences sexistes et sexuelles à l'université : contacte la cellule d'écoute pour Université de Toulon et la Cellule Violences Sexistes et Sexuelles (CVSS) pour Université Côte d'Azur

Association Santé Fil Jeunes au 0 800 235 236 ou sur https://www.filsantejeunes.com

Pour des entretiens gratuits, confidentiels et ouverts à tous les étudiants : Permanences PSY en résidences Crous et consultations dans les locaux des BAPU (Nice et La Garde). 🙂 Marie Segat intervient en complément des BAPU. 
Plateforme d’écoute Pros-Consulte confidentielle, gratuite, 24h/24 et 7j/7 en plusieurs langues au 0800 730 569 (numéro vert) ou depuis l’application Pros-Consulte

Pour financer des consultations psychologiques dans un cabinet privé : le dispositif national Santé Psy Etudiants et le Pass Santé Jeunes de la Région Sud